Un monde en mutation
En plein débat politique dans le cadre de la présidentielle, il est sans doute opportun de formuler quelques idées claires, concises qui ne font ni dans la paresse intellectuelle ni dans la démagogie.
Nous sommes en ce début de XXIe siècle à l’aube d’un nouveau monde.
Déjà, la mondialisation renforce notre impression de vivre dans un même village.
C’est un monde globalisé dans lequel nous vivrons.
Aussi, deux attitudes s’offrent à nous :
Refuser cette évolution et à l’image de ceux qui se sont battus contre la locomotive à vapeur, défendre la diligence, c’est à dire l’ancien monde au nom d’un ordre établi ou bien s’intégrer dans ce nouveau monde et en devenir des acteurs, travailler ardemment pour en tirer profit.
Jamais la science n’a autant progressé, la robotique, l’informatique, les nanotechnologies, les bio-technologies… font des pas de géant.
La recherche et développement mobilise des sommes considérables mais de façon très différentes suivant les pays et les entreprises.
C’est pourtant là que se jouent les enjeux de demain.
Alors, bien sûr nous devons rejeter les discours obscurs de ceux qui, hommes du passé, pleurent des temps révolus en voulant remonter l’horloge du temps.
Sachez qu’ils nous conduiraient au chaos et à la ruine.
Le franc, le tout-état, les frontières fermées, le refus d’échanges universitaires… autant d’idées pathétiques mais trop présentes dans notre société.
L’avenir de nos enfants se prépare aujourd’hui.
Les solidarités transversales, les partenariats économiques et de savoir faire d’entreprises, les énergies fédérées hors institutions lourdes et bureaucratiques, les solidarités associatives, la multiplication des initiatives locales, voici la voie de la réussite et du développement.
Les candidats à la présidentielle qui pensent que l’application d’une mesure, si légitime soit elle, prise en haut de l’état, aura des effets positifs plus ou moins rapidement se trompent gravement.
Ils sont dans l’ancien monde !
Rapidement il nous faut multiplier les initiatives prises localement, avec des régions proches de leurs habitants et prenant leurs responsabilités dans la formation, le développement économique, la culture, le tourisme…
Quant à la gouvernance budgétaire, elle se doit d’être européenne, la crise actuelle par delà l’endettement de certains états est bien due à cette absence de gouvernance européenne.
En créant l’Euro il y a dix ans sans créer cette gouvernance, on ne pouvait qu’aller vers les difficultés que nous connaissons aujourd’hui.
La vérité est que les crispations souverainistes de certains états, dont la France, ont empêché cette avancée européenne.
Aujourd’hui, par delà les attitudes liées à la conjoncture, on ne peut accepter cette position non avouée de trop nombreux politiciens français qui veulent l’aide de la BCE et du FESF sans remise en cause des gouvernances nationales.
En d’autres termes, ils souhaitent que l’Europe paient leur dette mais que la « gestion » leur reste !
Le monde globalisé est en marche qu’on le veuille ou non.
Les continents seront les nouveaux gouvernements et les États-Unis d’Europe côtoieront les États Unis d’Amérique et le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui représente 40 % de la population mondiale. En 2015, les pays du BRICS devraient assurer 61 % de la croissance mondiale selon le FMI. Dans l’économie mondiale c’est 40 % du PIB mondial qu’ils représenteront en 2025 pour 27 % en 2011.
Quant à l’ONU, elle jouera un rôle clef dans le fonctionnement du Monde.
Nous devons donc choisir le candidat à la présidentielle qui parle le plus clairement de ces enjeux, qui sera le plus à même d’être l’accompagnateur de ces mutations à venir.
Il en est de même pour les législatives. Une nouvelle génération de députés doit être élue.
Ceux-ci ne seront pas dans la vieille tradition des notables légiférant à tout va, mais des acteurs de leur territoire, des facilitateurs de projets, des fédérateurs d’énergie et des modernisateurs des institutions.
Ils sauront accompagner leurs administrés, les acteurs de la vie sociale, économique, culturelle, sportive… dans ces constructions de solidarités transversales et de partenariats qui sont les caractéristiques des sociétés démocratiques d’aujourd’hui là où les résultats économiques et le fruit des richesses créées profitent à la société tout entière.
Alan Coraud.