Créer des emplois dans le secteur privé ?
Des entreprises y croient encore malgré les lourdeurs administratives, malgré les prélèvements obligatoires les plus élevés d’Europe, malgré une réelle absence de culture entrepreneuriale dans notre société.
Avec courage, des entreprises petites, grandes voire très grandes, des groupes financiers, des banques tous ensemble construisent l’avenir pour les jeunes générations et proposent des emplois.
De vrais emplois qui enrichissent un pays, pas des emplois publics qui appauvrissent un pays jusqu’à la ruine, comme en Grèce ou en France.
Mais voilà, dans notre société occidentale vieillissante le sport favori de nombreux « citoyens » qui prospèrent particulièrement en Hexagone est de s’opposer à tout développement économique.
En tant que maire avec mon équipe j’ai connu cela.
De nouveaux lotissements ? Surtout pas, nous aurons des voisins, on n’en veut pas. On oublie bien sûr que l’on a été bien heureux d’avoir un permis de construire. Moi, oui, les autres non.
Une salle-bibliothèque dans la commune ? Surtout pas, payer des impôts pour ça alors qu’on ne lit pas, que la culture ne nous intéresse pas, on en veut pas.
Développer une zone d’entreprises ?
Et les camions, les nuisances…
L’égoïsme fracture notre société.
Avec mon équipe nous avons ainsi perdu les élections municipales.
À l’heure où de nombreux projets sont sabotés par des associations, que ce soient un Center Parcs en Savoie, un aéroport à Notre Dame des Landes, des éoliennes ou des hydroliennes ici ou là, de nouveaux axes routiers…
Le témoignage de Jakez Bernard, président de Produit en Bretagne est révélateur du problème sociétal grave dans lequel nous sommes.
D’un côté des personnes de milieux professionnels protégés, certains retraités, des marginaux et de l’autre un monde économique fait de salariés, de chefs d’entreprise, de responsables qui se battent pour faire vivre leurs territoires.
Quant à moi, entre des milliers de salariés du BTP par exemple et quelques dizaines de marginaux, permanents de la contestation de notre société marchande mais heureux de toucher les aides sociales, mon choix est fait.
Ce qui est vrai pour le Finistère est vrai pour tous les territoires.
Texte de J. Bernard
13 mai 2015Quel avenir pour notre territoire ?
Constatant le blocage de plusieurs projets de développement économique, à l’image du dossier Sill, Jakez Bernard, président de Produit en Bretagne, livre sa position sur les risques que courent nos territoires ruraux. « NIMBY ! Disent les Anglais, Not In My Back Yard, pour signifier que même si l’on trouve une idée excellente, on n’en veut surtout pas dans le fond de son jardin. Pas de bruit, pas d’odeur, pas de camion, pas de bâtiment… Traduit en langage clair, cela signifie vouloir des emplois mais pas d’usine. Étonnante perspective et triste réalité : on ne peut pas aujourd’hui envisager un projet industriel, même dans une zone artisanale aménagée à cet effet, sans déclencher la levée de boucliers d’une association de riverains. Veut-on transformer la Bretagne en belle endormie où l’on vient finir ses jours sans se soucier d’assurer un avenir à ses enfants. Ou bien veut-on une Bretagne belle, prospère, solidaire et ouverte sur le monde ? L’exemple de la Sill est éloquent. Cette entreprise laitière innove, crée des emplois, ouvre la Bretagne au monde. Une tour de séchage destinée à fabriquer de la poudre de lait a vu son permis de construire refusé sur la commune de Plouvien par le tribunal administratif. L’entreprise se tourne alors vers Milizac, une commune proche et qui dispose d’une zone artisanale. Plusieurs associations font immédiatement barrage au projet. Que faut-il faire, abandonner 80 emplois et 50 millions d’investissement bretons ? Faut-il délocaliser ? Faut-il demander aux Chinois de venir investir en Bretagne pour faire à notre place ce qui nous est refusé ? Empêcher l’entreprise de s’adapter aux marchés et de se développer, dans la compétition mondiale, c’est la mettre bientôt en grand danger ? Le sens de l’intérêt général Il ne s’agit pas, bien entendu, d’accepter n’importe quoi en fermant les yeux sur des exigences environnementales légitimes. Ce n’est pas le propos, et ce n’est pas le cas. Il est temps de s’interroger sur le sens de l’intérêt général. A-t-on demandé leur avis aux 80 futurs salariés, aux centaines de producteurs de lait impliqués dans le projet à l’heure de l’ouverture des quotas laitiers, et aux Bretons dans leur ensemble ? La montée des égoïsmes signe la mort des territoires ruraux. Mesure-t-on bien qu’avec un pareil état d’esprit, ni Hénaff à Pouldreuzic, ni Even à Ploudaniel, ni Guyader à Landrevarzec n’auraient pu voir le jour ! Réagissons pour que l’avenir de nos territoires ne soit pas confisqué. Jakez Bernard président de Produit en Bretagne.